Les mères d’une certaine classe sociale d’antan (les bourgeoises et nobles riches) ne pouvaient allaiter leurs enfants. Ceci, à cause de leurs cultures, de l’éloignement ou du travail. Les nouveau-nés étaient alors confiés en majorité à des nourrices. Découvrez tout sur ces dernières en lisant cet article.

 La mise en nourrice, une pratique ancestrale

Encore appelée allaitement mercenaire, cette pratique a connu un développement à partir du 17e siècle. Consistant à faire allaiter les bébés par une femme recrutée à cet effet, elle s’est accentuée au 18e siècle. Les nourrices provenaient des campagnes. La qualité de la nourrice était influencée par les moyens financiers de la famille du nouveau-né.

En effet, plus la famille de ce dernier était pauvre et plus il était envoyé loin. Les institutions généralement très lointaines accueillaient les enfants abandonnés dans d’atroces conditions. Quant aux enfants illégitimes, leurs mères les abandonnaient. Car il leur était impossible de les assumer, tant sur le plan social que sur le plan matériel.

Les nourrices : Que faut-il savoir ?

La mise en nourrice était si importante qu’elle a donné naissance à toute une infrastructure. L’on assista à la création de bureaux de placement des nourrices. Ces dernières étaient recrutées dans les provinces pas riches où il était difficile aux jeunes femmes d’être embauchées à la ferme.

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Elles provenaient généralement de la Bretagne, la Normandie et la Bourgogne, spécifiquement du Morvan. Les nourrices à l’époque se subdivisaient en deux catégories : les nourrices de campagne et les nourrices sur lieu.

Les nourrices de campagne recevaient les nouveau-nés à la ferme. Mais les bébés ainsi envoyés à la campagne mourraient en grande partie. Cette situation s’explique par le fait que ces nourrices n’étaient pas bien payées. Elles nourrissaient donc mal les bébés, dans de déplorables conditions d’hygiène. Aussi, les guérisseurs n’étaient pas compétents. Les médecins quant à eux, répondaient très rarement aux appels.

Cependant, les habitants les plus riches des grandes villes comme Paris embauchaient une nourrice dite « nourrice sur lieu » qui venait s’installer dans leurs maisons. Ce qui permettait aux parents de garder leurs bébés à la maison en sécurité, à l’abri de la mortalité infantile excessive qui sévissait à l’époque.

Les nourrices devaient avoir un bébé et un lait bien fourni et sain. Elles ne devaient être ni trop âgées, ni trop jeunes, ni trop moches, ni trop belles. Aussi, les brunes étaient privilégiées, car leur lait transmettrait plus de vigueur que le lait des blondes. L’on évitait carrément les rousses. Dès que l’une des candidates était choisie par des parents, elle suivait ces derniers et abandonnait son enfant. Ce dernier était renvoyé à la campagne, chez une autre nourrice.

Les nourrices sur lieu étaient au premier rang des domestiques. Elles étaient bien nourries, bien vêtues et très bien payées.

Des nourrices aux actuelles gardes à domicile

L’allaitement mercenaire prit fin grâce à la pasteurisation du lait. Ce qui conduit à un déclin de l’industrie des nourrices. Les mères étaient donc assignées à élever leurs enfants, en tant que mères au foyer. Mais avec la révolution sociale des années 1970, la donne changea à nouveau. En effet, les femmes revendiquèrent leur autonomie et ainsi la possibilité de pouvoir travailler hors du domicile. Les anciennes nourrices devinrent alors :

  • Des assistantes maternelles

Elles reçoivent en journée les enfants à leurs domiciles

  • Des gardiennes à domicile ou nounous à domicile ou encore baby-sitters

Encore appelée baby-sitting, la garde à domicile consiste à garder les enfants au domicile des parents.