Nicolas Baret, Président de Vitadom sur les nouveaux outils dans les services à la personne

Ce matin, notre agence d’Agen réalisait sa première réunion de coordination par visioconférence avec l’une de ses équipes d’auxiliaires de vie intervenant chez l’un de nos bénéficiaires. Une pratique inimaginable il y a encore quelques semaines dans notre entreprise d’aide et d’accompagnement à domicile et finalement rendue possible par l’impossibilité de faire autrement.

Je n’ai qu’à me rappeler des réactions d’inquiétudes de certains membres de notre CSE lorsque nous avons souhaité inscrire au règlement intérieur de celui-ci la possibilité d’organiser des réunions par visioconférence en 2019, pour constater la surprenante capacité d’adaptation qui sommeille au fond de chacun d’entre-nous.

Cet exemple me laisse à penser que cette crise sanitaire aura du bon sur beaucoup d’aspects pour les organisations de nos entreprises, que ce soit dans notre manière d’organiser le travail, d’échanger, de communiquer ou de vendre. Certes, tout le monde ne sera pas de mon avis car cette crise va aussi faire beaucoup de mal à notre économie et à de nombreuses entreprises.

Cette « distanciation sociale » forcée nous contraint depuis plusieurs semaines à refondre toutes nos bonnes vieilles habitudes de travail pour répondre à tous nos impératifs du quotidien. A la peur du changement, c’est substitué la solidarité et l’enthousiasme de s’en sortir collectivement. Comme si, pour une fois, l’adage que j’affectionne particulièrement : « il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions » devenait la devise de nos entreprises passées en mode « survie ». A cette boulimie de nos managers (moi en tête) de tout contrôler, de tout surveiller, c’est organisé, le plus naturellement du monde, un mode de collaboration ne reposant que sur la confiance et la responsabilisation de chacun.

Il m’aura fallu 5 jours pour finaliser la mise en place du télétravail, sujet dans ma « bannette » depuis au moins 2 ans et pour lequel j’étais, disons-le, plutôt… perplexe ! J’en suis aujourd’hui un ardent promoteur.

 

 

La crise sanitaire que nous subissons nous a permis d’observer toute l’énergie positive qui sommeille dans nos entreprises et qu’un évènement, aussi violent soit-il, aura su réveiller comme une poussée d’adrénaline face à un danger. Mais comme l’adrénaline, cette énergie n’est là que pour réveiller notre instinct de survie quand nous sommes menacés et il sera vain de chercher à la retrouver à l’heure des changements qui s’imposeront naturellement à nosorganisations, nous laissant, sur ce point, nostalgiques de ces temps difficiles que nous vivons aujourd’hui.

Dans notre quête sans limite du bon système managérial, cette crise du covid-19 peut nous permettre de réussir une véritable révolution de nos modèles d’organisations.

Dos au mur, beaucoup d’entre nous n’ont eu d’autre choix que d’accepter de se focaliser sur les résultats plutôt que sur le contrôle des moyens mis en oeuvre. Cela a pour conséquence, pour tous nos collaborateurs, de créer un nouvel espace d’autonomie et d’expression desquels ils sont privés depuis fort longtemps. Nous l’avons ainsi constaté, la productivité n’a pas baissé pour les salariés en télétravail, voire, elle s’est améliorer, l’implication individuelle a été plus forte… tout cela malgré les problématiques personnelles que chaque Collaborateur à gérer dans l’intérêt de ses résultats.

En conclusion, la crise que nous traversons n’aura pas que du mauvais, heureusement. Me concernant, celle-ci m’a déjà permis de comprendre qu’il pouvait être parfois plus simple de changer son propre regard de manager que de s’essayer, en vain, à vouloir changer tous les gens qui nous entourent.

Merci de votre attention,

Nicolas Baret, Président d’Assistalliance – Vitadom : http://www.vitadom-sap.fr