Qu’est-ce que la maltraitance des personnes âgées ?

Selon la définition proposée par le Conseil de l’Europe, la maltraitance des personnes âgées « se caractérise par tout acte de négligence ou omission commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à la sécurité financière.»

La maltraitance des personnes âgées recouvre de multiples formes de souffrance et de mauvais traitements aux yeux de la loi. Elle s’étend à tous les types de violences et de négligences, associés ou non.

 

Les différentes formes de maltraitance des personnes âgées peuvent être des violences :

  • physiques : coups, blessures, contraintes physiques…
  • morales et psychologiques : injures, violation de la vie privée, chantage, privation d’affection ou de visites…
  • médicamenteuses : excès de neuroleptiques, absence de traitement adapté,
  • financières : vol, extorsion, héritage forcé,
  • les négligences actives (enfermement…) ou passives (absence d’aide à l’alimentation…),
  • les violations des droits civiques : atteintes aux libertés et droits fondamentaux des personnes.

Quels sont les facteurs de risque de la maltraitance des personnes âgées ?

La maltraitance des personnes âgées est favorisée par leur vulnérabilité. Elles sont en effet souvent isolées, fragiles et souffrent de multiples handicaps. Les personnes qui les prennent en charge (aidants familiaux ou professionnels) ont parfois du mal à supporter ces faiblesses et cette situation.

Les facteurs de risques peuvent être liés au profil de la victime potentielle et les cas diffèrent :

Elle est très dépendante ou souffre d’un handicap physique et ne peut accomplir seule les actes de la vie quotidienne : des troubles, tels que l’incontinence, créent une surcharge de travail et peuvent entraîner la maltraitance de la personne âgée : rejet, isolement, voire abandon.

  • Elle reçoit l’aide d’un même aidant depuis longtemps.
  • Elle n’a pas le contrôle de ses avoirs financiers ou de son argent au quotidien.
  • Elle présente des troubles du caractère. Les démences, comme la maladie d’Alzheimer, peuvent entraîner des réactions hostiles en retour et des actes de maltraitance envers la personne âgée.
  • Elle vit seule, est socialement isolée.

Il existe des facteurs de risque liés au profil de l’aidant, susceptibles d’entraîner une maltraitance de la personne âgée :

  • L’aidant n’est pas bien préparé à s’occuper d’une personne malade.
  • Il vit avec la personne âgée et s’occupe d’elle depuis longtemps.
  • Il accepte mal cette charge de soignant et ne reçoit en contrepartie aucune gratification.
  • La fragilité psychologique ou la surcharge morale et affective (le ‘burn-out’) sont des éléments favorisant la maltraitance des personnes âgées lorsque le seuil de tolérance de l’aidant est dépassé.
  • Les problèmes sociaux ou financiers chez l’aidant : ces problèmes renforcent le risque d’abus financier et de maltraitance des personnes âgées.

L’isolement : lorsque l’aidant est seul à assumer la prise en charge de la personne âgée, il peut ne pas avoir la capacité de faire face et se laisser aller plus facilement à des comportements abusifs, frôlant la maltraitance de la personne âgée.

Comment reconnaître les signes de maltraitance des aînés ?

Il est difficile de déceler la maltraitance envers les personnes âgées. Elle est en effet multiforme et certains actes de maltraitance peuvent être très insidieux. La présence cumulée des facteurs de risque suivants doit éveiller l’attention des familles ou des intervenants, même si elle n’est pas nécessairement synonyme de maltraitance des personnes âgées :

Les signes suivants peuvent témoigner d’une maltraitance contre la personne âgée :

  • La personne âgée semble méfiante, apeurée.
  • Elle présente des signes de dépression : apparence négligée, manque d’appétit, d’intérêt, insomnie…
  • Elle l’air excessivement calme, apathique.
  • Elle chute de manière répétée.
  • Elle présente des traces de blessures, d’ecchymoses, qu’elle ne peut expliquer.
Le comportement de l’aidant peut également indiquer une éventuelle maltraitance de la personne âgée :
  • L’aidant déprécie la personne âgée dont il a la charge.
  • Il se plaint de son comportement.
  • Il la réprimande ou l’isole

Les intervenants à domicile d’Assistalliance peuvent être confrontés à ces comportements et ils sont sensibilisés et formés à réagir face à ces situations anxiogènes. Pour rappel, toute suspicion de maltraitance quelle que soit sa forme doit faire l’objet d’un signalement au responsable d’agence qui doit faire remonter les informations à un éventuel payeur comme le Conseil Départemental et peut dans des cas avérés se saisir de l’association ALMA ou contacter le 3977. Ne rien faire pourrait être assimiler à une non-assistance à personne en danger.