COMMUNIQUE DE NICOLAS BARET PRESIDENT DE VITADOM SUITE AUX ANNONCES DE BRIGITTE BOURGUIGNON

#TOUSEGAUX

Comme un mauvais poisson d’avril, Madame Brigitte Bourguignon, Ministre déléguée auprès du Ministre des Solidarités et de la Santé, chargée de l’Autonomie annonçait le 1er avril dernier une revalorisation de 15% des salaires des Aides à domicile du secteur associatif excluant de facto les 160 000 auxiliaires de vie salariés que compte la Branche des entreprises de services à la personne. Ce ne sont pas moins de 280 salariés que compte Vitadom qui sont directement concernés par cette décision scandaleuse. Un acte de mépris inégalé à l’égard de plus de 40% des salariés d’un seul et même secteur d’activité.

Pensant d’abord à une mauvaise farce, il a très vite fallu se résigner à l’idée que ce gouvernement venait d’acter une mesure qui fait aujourd’hui de nos salariés des professionnels de seconde zone. Une décision d’autant plus incompréhensible que ces mêmes professionnels étaient loués par notre Président de la République, il y a encore quelques mois, pour leur engagement quotidien auprès des personnes les plus fragiles et les plus vulnérables de notre pays. Ceux que M. Macron appelait alors la « première ligne ».

Quel acte de mépris. Quelle injustice pour toutes ces femmes et ces hommes qui font le sacrifice quotidien de leurs soirées et de leurs week-ends en famille pour soutenir des personnes en situation de dépendance parfois en grande difficulté sociale. Cela, au seul motif d’avoir fait le choix de travailler pour un employeur qui n’est pas une association mais, une entreprise…

Comment puis-je aujourd’hui regarder nos Auxiliaires de vie dans les yeux sans avoir ce sentiment d’être en partie responsable du mépris dont ils et elles sont victimes au nom d’un dogme politique qui veut qu’on ne puisse pas être des professionnels bienveillants si on n’est pas dans une association ? J’ai, en effet honte aujourd’hui de cet État qui, en 2006, m’a encouragé à entreprendre dans l’accompagnement à domicile des personnes en perte d’autonomie et qui aujourd’hui traite mes salariés comme des gens qui ne comptent pas.

Né de la loi Borloo de 2005 (dont le but était de faciliter la création de nouvelles structures de services à la personne en s’attaquant à la mainmise des Conseil Départementaux sur le sujet), nos entreprises sont devenues, depuis l’abrogation d’une grande partie de cette loi en 2016, « des enfants illégitimes et encombrants » de l’Aide à domicile en France qui sont régulièrement victimes, dans certains départements, d’inégalités de traitement comme par exemple des différences de tarification entre services privés et associatifs. Ce fut presque le cas encore, il y a quelques mois quand il fut question de ne permettre le versement des primes COVID-19 qu’aux seuls Auxiliaires de vie du secteur associatif avant que la raison ne l’emporte cette fois et que les Auxiliaires de vie de nos entreprises puissent y prétendre également. On était déjà passé tout près d’un premier scandale.

J’ai donc décidé pour la première fois de ma vie d’entrepreneur (démarrée il y a 15 ans maintenant) de me joindre à la lutte qui s’organise avec l’ensemble des fédérations patronales (FEDESAP, FESP et SYNERPA) et l’ensemble des syndicats de salariés (FO, CFTC, CFDT) de la Branche des Entreprises de services à la personne pour que nos salariés, comme tous ceux de notre branche professionnelle, cessent d’être méprisés et qu’au contraire leur travail et leur engagement soit enfin reconnu à sa juste valeur par l’ensemble du monde politique.

En accord avec les différentes fédérations patronales et organisations syndicales représentatives de notre branche nous participeront activement à toutes les actions qui permettrons de faire avancer positivement les choses.

J’appelle de mes vœux à une, voire, plusieurs grandes journées d’actions nationales pour interpeller le Président de la République et son Premier Ministre Jean CASTEX afin qu’ils réparent cette injustice faite à une grande partie des professionnels de l’Aide à domicile.

J’appelle dans un second temps à l’ouverture de discussions avec Madame BOURGUIGNON pour l’instauration d’un tarif socle national de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) et une revalorisation du tarif socle de la PCH (prestation de compensation du handicap) qui permettent à nos entreprises comme à toutes les associations de pouvoir pérenniser des augmentations de salaires significatives pour l’ensemble de nos salariés qui le méritent tout cela, dans le respect d’une équité de traitement entre tous les acteurs de l’Aide à domicile.

Nicolas Baret, Président de Vitadom – nicolas.baret@vitadom.fr